Fin janvier, s’est déroulée la 16ème semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus. 3000 nouveaux cas de cancer de l’utérus sont diagnostiqués chaque année et 1100 décès sont recensés dont beaucoup pourraient être évités grâce à la vaccination et au dépistage[1].
Lors de la semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, du 24 au 30 janvier 2022, Santé publique France a mis à jour ses estimations de couverture du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus et des couvertures vaccinales. C’est l’occasion de rappeler les nouvelles recommandations.
Pour l’Organisation mondiale de la santé, le cancer du col de l’utérus pourrait être totalement éradiqué avec la combinaison du dépistage et de la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV). La couverture vaccinale des adolescents reste insuffisante et la participation au dépistage doit progresser. La vaccination dès 11 ans des filles et des garçons et le dépistage régulier des femmes de 25 à 65 ans sont donc complémentaires. L’Institut national du cancer a rappelé dans ses recommandation l’importance de l’information des femmes sur la prévention des cancers du col de l’utérus.
Le dépistage
D’après Santé Publique France, 59% des femmes de 25-65 ans ont été dépistées pour la période 2018-2020. L’objectif est de détecter des lésions précancéreuses pour les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer. Depuis 2018, le programme national organisé du dépistage vise les femmes ne réalisant pas ou pas régulièrement un dépistage. Malgré des variations selon les âges et les régions, la couverture semble insuffisante à tous les âges et sur l’ensemble du territoire et loin des 70% préconisés par l’Union européenne.
Dans la pratique, le frottis est l’examen de référence entre 35 et 30 ans.
Le test HPV s’intègre maintenant dans le programme national de dépistage. Chez les femmes âgées de 30 à 65 ans, il concernait moins de 1% des dépistages en 2019, 25% en 2020 et 65% au cours des 6 premiers mois de 2021. Concrètement, un prélèvement est effectué au niveau du col de l’utérus. D’éventuelles cellules anormales sont recherchées par un examen cytologique ainsi que la présence du HPV. En cas de résultat positif, des examens complémentaires peuvent être prescrits. Ce test de dépistage doit être réalisé :
- tous les 3 ans entre 25 et 29 ans (après 2 tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux),
- tous les 5 ans entre 30 et 65 ans.
Les femmes sont invitées par courrier. La prise en charge du test est à 100 %, sans avance de frais. Le prélèvement peut être réalisé différents professionnels : gynécologue, médecin généraliste, sage-femme ou en en laboratoire de biologie sur prescription médicale.
La vaccination
La couverture vaccinale est encore insuffisante : 41% en 2020 pour une dose à 15 ans (35% en 2019) et 33% pour le schéma complet à 16 ans (28% en 2019). La vaccination contre les HPV est recommandée chez les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans[2]. Elle prévient les infections génitales à HPV à l’origine d’environ 90% des cancers du col de l’utérus et à l’origine d’autres cancers des voies génitales et de la sphère ORL. Pour rappel, la vaccination des garçons est recommandée depuis 2021 pour réduire la transmission des papillomavirus.
Pour tout comprendre des papillomavirus et de la prévention du cancer du col de l’utérus (et d’autres cancers ORL), retrouvez notre webconférence Papillomavirus – Mieux comprendre la prévention et le dépistage webconférence du 01/07/20 avec le Pr UZAN, le Dr MERGUI et le Dr CANLORBE de la Pitié-Salpétrière. Le dépistage et la prévention sont l’affaire de tous !
L’accompagnement des patientes
Mon Réseau Cancer Gynéco accompagne les patientes et les proches au quotidien, pour échanger, informer et soutenir. Depuis 3 ans, l’équipe de Patients en Réseau collabore avec Dis-moi Santé pour réaliser des webconférences qui répondent à un besoin d’information directe et experte. Des webinaires thématiques sont régulièrement proposés.
La radiothérapie est un des piliers de la prise en charge des cancers. Ainsi, le 17 janvier, a été diffusée une Webconférence LinK « Radiothérapie des cancers gynécologiques » . Cette conférence était dédiée à la radiothérapie et la curiethérapie qui peuvent être proposées pour le traitement des cancers du col de l’utérus et plus largement les cancers gynécologiques. Le Pr Cyrus Chargari, Oncologue Radiothérapeute à Gustave Roussy y a abordé plusieurs thèmes :
- Comprendre pour bien se préparer,
- Comment cela se passe en pratique,
- Comment bien accompagner le suivi post radiothérapie.
Pour ne rater aucune Webconférence, abonnez-vous à notre chaîne YouTube !
[1] avec un rattrapage vaccinal possible jusqu’à 19 ans.
[2] https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2022/cancer-du-col-de-l-uterus-la-couverture-du-depistage-et-de-la-vaccination-doivent-progresser-pour-une-meilleure-prevention
Les autres articles de MRC News de Février-Mars 2022
- Éditorial : Mars Bleu 2022, dans la dynamique des 20 ans de la démocratie en santé !
- Expertise : La radiothérapie hypo-fractionnée : innovation technique et sociétale
- Expertise : Radiothérapie ultra hypo-fractionnée, Interview du Dr Sofia Rivera
- En action : Mon Réseau Cancer Colorectal en bleu toute l’année
- En action : Le dépistage du cancer colorectal en pratique
- En action : Cancer colorectal, accessibilité du kit de dépistage en pharmacie
- En action : Vacciner et dépister pour éradiquer les cancers gynécologiques
- Portrait : Pas de retraite pour Pascal, joyeux drille de MRCP