Fanou, est connue de tous sur les réseaux MRC, car Françoise, Fanou, c’est avant tout pour beaucoup « Fifi la débrouille ».  On a voulu savoir qui se cachait derrière ces petits messages toujours souriants, patients et bienveillants, même en répondant pour la 50e fois à la même question.

La numéro un du classement ATP des portraits de MRC News est une grande sportive. Elle a rencontré son mari sur un terrain de basket. Ensemble, ils se sont mis au tennis. « J’ai fait partie de l’équipe nationale, dans ma catégorie d’âge… » Après un premier set, à priori gagnant, contre le cancer du sein, elle s’est engagée dans un second, dont elle a pris l’avantage, contre une leucémie.

Première manche : le cancer du sein
Françoise a été touchée, en 2015, par un cancer du sein hormonodépendant, aujourd’hui sous contrôle. Son coach : son mari évidemment. Ses entraîneurs : ses deux enfants et quatre petits-enfants. « Ma première frustration, ces derniers temps, à cause de ma fragilité et des confinements, est de pas les voir, même ceux qui sont à 500 mètres, que je vois par la fenêtre. » Dès le diagnostic, elle fouille le net et croise Mon réseau cancer du sein, créée à peine un an avant. Elle a été reçue par toute une bande supporters. « J’y ai aussi trouvé des informations fiables, donc je suis restée puis j’ai naturellement commencé à mon tour à accueillir les nouveaux ! » Jeu, set.

Seconde manche : la leucémie
A peine le temps d’une respiration sur le bord du cours que le 2nd set démarre, en 2018, avec en face d’elle, un tsunami, une leucémie, prolymphocytaire cellules T, un adversaire intraitable… et pourtant. « Cela a été beaucoup plus dur que l’annonce du cancer du sein. On m’a dit : dans 3 mois vous n’êtes plus là ». Elle a disparu de l’association pendant le temps des traitements, très lourds, notamment avec l’allogreffe. Françoise cherche une autre association liée à la leucémie mais décide de rester là où elle se sent bien.

Coté sport, François doit ranger la raquette, « un vrai deuil », et se met au golf « la seule chose qui (lui) permette de sortir, passer (sa) nervosité, et (se) libérer, qui plus est sans être en contact rapproché pour des raisons immunitaires. » Si Françoise est immunodéprimée, elle ne perd pas son enthousiasme et son dynamisme. Dès 2019, après avoir repris quelques forces, Françoise reprend du service et met tout son cœur et sa disponibilité à accueillir, soutenir, informer les malades du réseau. La leucémie est pour l’instant sous contrôle. Avantage sur le second set.

De challenger à entraîneur
Grâce à son empathie et sa qualité de son jeu, Françoise est recrutée pour intégrer l’équipe. Elle a d’ailleurs plus d’une corde dans son rôle d’entraîneur. D’abord, celle de Fifi la débrouille qui accueille avec bienveillance les nouveaux adhérents sur le réseau, dépense une énergie inépuisable à répondre à toutes leurs questions pratiques, anime et relancer les discussions et fait le lien avec l’équipe informatique et des développeurs.

Françoise est également la personne contact du réseau. « Je gère le mail contact du site de l’association et reçois donc les demandes extérieures, fais le tri et renvoi à Laure. » Là aussi, le contrôle et l’anticipation sont des atouts, mais le plus important reste « la dimension humaine et chaleureuse pour permettre aux patients d’avoir leur espace de parole et de liberté dans lequel ils se sentent bien » ; et pour cela la meilleure corde de Françoise est d’être… Françoise… Fanou. Jeu, set et pas encore match.

 

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