Pascal est marié, a 4 enfants et vit en région parisienne. Il a 62 ans et est retraité pensez-vous ? Non… Au contraire, après un an d’arrêt maladie et un an de temps partiel thérapeutique, Pascal a repris à temps plein le chemin du ministère dans lequel il travaille depuis plus de 10 ans comme contractuel.
En décembre dernier, Pascal a reçu un coup de fil de la CPAM du Val d’Oise pour qu’il pense à faire sa demande de départ à la retraite à la fin de ses droits au temps partiel thérapeutique le 15 janvier 2022. L’interlocutrice est tombée des nues lorsque Pascal lui a répondu que ce jour-là, il reprenait le travail à 100 %, alors qu’à cet âge, la plupart des personnes en arrêt utilisent le temps partiel comme tampon jusqu’à la retraite. « Je voulais absolument reprendre. Je ne voulais pas que ça soit la maladie qui m’impose ma retraite mais mon choix personnel. Et je souhaite que cela soit le plus tard possible ».
Un chemin de guérison
Deux ans plus tôt, quasiment jour pour jour, le 16 janvier 2020, concernant Pascal, les médecins diagnostiquent un cancer du poumon de stade IV, inopérable et métastasé. Il ne pouvait plus bouger et à peine respirer. « En sortant, j’étais complètement liquéfié. Je suis tombé dans un trou noir en me demandant pourquoi moi, je fais attention a mon hygiène de vie, ne boit pas, ne fume pas et fait du sport tous les jours » Cela n’a pas été facile au début mais Pascal a bénéficié d’un traitement par immunothérapie en première ligne. « Je ne sais pas ce que c’est qu’un scalpel ni la chimiothérapie. Quasi zéro effet secondaire. C’est inimaginable. Quand je dis à mon oncologue que j’ai des fourmis dans les doigts de pieds, il rigole et on passe à autre chose. » Pascal a conscience d’avoir une grande chance. « J’ai vite compris que nous n’étions pas nombreux à être traités en première ligne en monothérapie sans effet secondaire. »
Très vite, Pascal va à ces séances, toutes les 6 semaines, au début en ambulance, puis au bout de 4 mois, après le confinement, à vélo électrique. « Je faisais beaucoup rire avec mon casque de vélo dans la salle d’attente de chimiothérapie répétant que le jour où je ne viendrai pas à vélo ça ne sera pas bon signe. » Ce n’est pas du tout du tout ce qu’il imaginait au moment du diagnostic. Après avoir été gravement atteint, il remonte doucement la pente. « J’ai vite été dans une spirale de la remise sur pied. C’est une sensation que je souhaite à tous. » Un an après le diagnostic, Pascal reprend le travail à temps partiel comme une « sorte d’amortisseur pour la reprise de la vie normale ».
Le joyeux luron de MRCP
Durant les premiers mois des traitements, beaucoup de proches et d’amis de Pascal lui demandaient des nouvelles. Ayant du mal à respirer et à parler, il crée une page fermée Facebook « Histoire d’une guérison ». Pendant plus d’un an, il donne des nouvelles, décrit les étapes, enregistre ses progrès vers la guérison.
Pascal avait été mis en garde contre internet. « Je suis tombé sur une page Facebook tenue par des amateurs sur l’immunothérapie… Un vrai chapelet d’annonces de décès. Je ne suis pas resté. » Quelques semaines plus tard, il découvre Mon Réseau Cancer du Poumon. « Tout de suite, je suis accueilli à bras ouverts, avec beaucoup de bienveillance, des conseils et des informations fiables.» Pascal se prend au jeu et devient le joyeux luron du groupe. « J’ai également apprécié qu’il y ait quelques hommes dans ce groupe ». Pascal venait de faire une tentative d’engagement dans une association centrée sur les soins de support. « Que des femmes, principalement atteintes de cancer du sein, formidables, charmantes… mais bon,… seul homme au milieu de 20 femmes… ! »
Aujourd’hui, Pascal est toujours sous traitement, en rémission partielle. « j’ai encore une trace, quelques liaisons ganglionnaires stables ou en régression. » Pour d’autres patients, les traitements à base d’immunothérapie sont tellement efficaces que les cellules ont réappris à se défendre et qu’ils n’ont plus besoin de traitements. Cela n’est pas encore son cas. Pascal veut continuer à témoigner et partager son expérience. « On peut espérer que de plus en plus de patients aient la même chance avec l’immuno, efficace, en première ligne, avec un minimum d’effets secondaires. Nous sommes au début d’une très grande révolution des traitements. »
Retrouvez Pascal dans cette interview réalisée avec “Vivre avec un cancer du poumon”
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