PICTO, « Expérimentation en santé et innovation du parcours de soins »
Quelle est la genèse du projet PICTO ?
Je suis praticien au réseau régional de cancérologie Grand-Est. Je m’occupe particulièrement des questions de pharmacie, d’e-learning, d’éducation thérapeutique du patient. J’ai également la charge liés au circuit du médicament. L’innovation et le décloisonnement font partie des missions du réseau régional de cancérologie. Depuis plus de dix ans, nous souhaitions développer pour intégrer les pharmaciens d’officine. Ce projet est la concrétisation de nombreuses réflexions.
Picto est ainsi né d’un programme d’éducation thérapeutique du patient, expérimentation terminée en 2017, dans le cadre d’un appel à projet de l’Institut National du Cancer. Il est difficile de mettre en œuvre et développer des projets d’éducation thérapeutique en ville dans le cadre des directives de la Haute Autorité de Santé et ce n’est pas bien financé. Pour PICTO, nous avons utilisé les techniques de l’éducation thérapeutique en l’adaptant à ces contraintes.
Les pharmaciens d’officine sont surpris du manque d’information des patients alors qu’à priori, les pharmaciens hospitaliers ont passé du temps à expliquer la thérapeutique. Nous nous sommes rendus compte de l’importance de reprendre les informations avec une posture éducative, en partant de ce que le patient a retenu et compris. Cette démarche correspondait aux entretiens pharmaceutiques en développement.
Vous avez donc déposé une demande de financement au titre de l’article 51 ?
Oui, en juin 2018. Et rapidement, la commission nous a signalé que plusieurs candidats à l’article 51 étaient sur le même sujet et nous a demandé de nous rapprocher. Je connaissais déjà Guillaume Gaud et j’avais déjà rencontré Laure Guéroult-Accolas. Nous avons donc rassemblé nos idées, similaires en effet, sur l’implication de la ville. Nous avons pu fusionner nos projets dans un même « article 51 » car nous étions dans la même dynamique et avions la même méthodologie.
Cette union et le portage conjoint par un réseau régional, une start-up, une association, un centre hospitalier ont fait l’originalité de notre dossier et peut-être sa force. Et enfin, en juillet 2021, nous avons eu l’aval de l’article 51 pour pouvoir débuter l’expérimentation. La force de ce projet est de ne pas concurrencer ce qui est fait sur les territoires mais au contraire de s’adapter aux besoins, dispositifs et parcours en place.
Quelle est l’objectif des parcours PICTO ?
Que les patients aient toutes les cartes en main pour prendre leur traitement, soient bien pris en charge avec les bonnes pratiques et les bons moyens d’accès l’information. Le parcours PICTO s’appuie sur des séances individuelles d’accompagnement du patient réalisées par son pharmacien d’officine, sensibilisé / formé à la gestion des effets indésirables des traitements et à la posture éducative. Le parcours PICTO est synchronisé sur le rythme de dispensation mensuelle des thérapies. Des modules de formations courts de 15 minutes en e-learning sont proposés. L’idée est de vite identifier les effets indésirables ressentis pour transmettre l’information le plus rapidement possible à l’hôpital, pour une gestion optimale de sa prise en charge.
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