Depuis le 2 février 2021, Kiplin et Patients en réseau ont lancé un partenariat de 3 mois pour permettre à 150 patients atteints de cancer de bouger dans une ambiance ludique, conviviale et sportive. Chez soi, dans un parc ou… dans le couloir de l’hôpital avec son pied à perf, chacun se fait du bien, cherche à se dépasser et tous se motivent aussi pour l’équipe.
Une thérapie non-médicamenteuse reconnue
L’activité physique est la seule thérapie non-médicamenteuse aux effets reconnus sur les pathologies chroniques telles que le cancer. Elle permet aux patients de réduire la fatigue et d’améliorer leur qualité de vie, pendant et après le traitement. Elle contribue également à faire diminuer le risque de récidives de certains cancers. De plus, sa pratique régulière permet d’améliorer le bien-être psychologique des patients en encourageant le lien social et l’estime de soi.
Un partenariat issu d’une belle rencontre
Kiplin est un éditeur de jeux digitaux favorisant l’activité physique au service de la santé. Patients en réseau développe des applications dédiées au mieux–être de malades atteints de cancer (sein, poumon, gynécologique, colorectal) et leurs proches : la rencontre devait se faire. La force de ce dispositif est bien de permettre à chaque patient qui le souhaite de partager les défis de marche proposés, quel que soit son lieu d’habitation et sa capacité physique et de créer des équipes à travers toute la France !
Les adhérents de Patients en réseau avaient découvert Kiplin à l’occasion de la première Cancer Pride en 2019 puis lors des deux confinements liés à la Covid19 où les challenges proposés avaient remporté un vif succès. Le principe astucieux « pour faire bouger » les participants est de cumuler le maximum de points en équipe de quatre et pour ce faire il faut marcher, répondre à des quizz, remporter un défi spécifique sur une journée etc.
« On se prend au jeu, raconte Carole. On se motive pour se surpasser et pour l’équipe. » Lors du dernier challenge Carole démarrait une nouvelle chimiothérapie contre son cancer du poumon. « Sans le challenge, j’aurai sans doute moins bougé. Cela m’a sortie de mon lit et a même réduit les nausées. Là, je faisais les cent pas dans le couloir avec mon pied à perf, au plus grand amusement du personnel. »
Entraîner l’équipe dans une ambiance bon enfant
La motivation individuelle se double d’une émulation collective. « J’ai voulu essayer pour me motiver, me fixer des objectifs », explique Dominique, atteint d’un cancer du poumon. Ce que Dominique ne dit pas, c’est qu’il a gagné le classement individuel et a su motiver son équipe qui marchait à Paris, Blois, Bordeaux et Montpellier. « On évalue les capacités de chacun. On essaie de compenser quand un membre de l’équipe est en baisse de régime. On encourage celui qui est sous la pluie ou en traitement difficile. La dernière fois, c’est moi qui allais bien. La prochaine fois, on verra. »
Ce n’est qu’un jeu répètent-ils tous. Il n’y a rien à gagner sauf du bien-être et du partage. « La compétition et le classement sont souvent secondaires », explique Marie, en chimio, qui elle-aussi a arpenté sa chambre en long et large avec son pied à perf. « J’ai surtout aimé l’ambiance décontractée, et les échanges au sein de l’équipe, notamment lors des jours de défis, où on doit doubler le nombre de pas, ou répondre ensemble à des questionnaires. C’est très bon enfant. » Jouer avec Kiplin génère de belles victoires ! Sylvie, atteinte d’un cancer du sein, a été paralysée de la jambe droite et est en kiné trois fois par semaine. « Cela ne m’a pas empêché de participer. Le challenge m’a même boostée. J’ai fini 2e en challenge individuel et 4e à celui par équipe. »
De l’activité physique malgré les restrictions sanitaires
Ces trois mois de partenariat permettent aussi à une quarantaine de patients de compléter les jeux de marche par de l’activité physique adaptée. Quand la plupart des salles sont fermées ou qu’on habite trop loin d’un lieu où pratiquer une activité physique calibrée pour sa capacité réelle, des séances « en visio » peuvent être une bonne alternative motivante. Après un bilan de capacité physique réalisé en ligne (merci les nouveaux outils technologiques) les participants bénéficient de 10 séances en distanciel, encadrées par un enseignant spécialisé. Un nouveau bilan de condition physique viendra conclure le programme. Il faudra évaluer la progression mais aussi la motivation, l’ergonomie et l’adhésion au programme d’activités proposées. Les retours des participants aideront Kiplin à améliorer l’efficacité de son approche auprès des patients, c ‘est le principe de ce beau partenariat « gagnant/gagnant ».
Les autres articles de MRC News de Janvier 2021
- On le dit : Bienvenue à Mon Réseau Cancer Colorectal (MRCCR)
- On le fait : Mon Réseau Cancer Colorectal
- On le fait : Le dépistage du cancer colorectal : en pratique, où en sommes-nous ?
- On le fait : Cancer du sein et chimiothérapie : Tests génomiques, quelle connaissance en ont les femmes concernées ?
- Toujours plus digital : MRCP à l’international, l’histoire continue
- Ils font les réseaux : Colette version 3.0, ou comment passer du CAC 40 à MRCCR