Vendredi 24 septembre, Les Fabuleuses donnent leur premier concert. A l’heure des dernières répétitions, le trac monte pour Laurence, 50 ans, atteinte d’un cancer de l’ovaire depuis 2018, fidèle de Mon Réseau Cancer Gynéco.

Dans le métier de préparatrice en pharmacie, « on piétine beaucoup dans la journée ». Quand Laurence ressent des douleurs lombaires, en 2018, elle ne s’inquiète pas plus que cela. « J’avais la chance d’être suivie régulièrement par ma gynéco. J’arrivais à la date annuelle. Je lui en ai donc fait part ainsi que d’une douleur au bas ventre ». Cela faisait 5 mois que son dos la faisait souffrir. Une échographie endovaginale et un scanner plus tard, le diagnostic tombe : une tumeur sur chaque ovaire.

De nombreuses péripéties


« Les péripéties » comme elle dit, ne font que commencer. « On s’est aperçu que j’avais une maladie ganglionnaire avec des ganglions au niveau de la veine cave et de l’aorte. » Avec une première laparotomie, j’ai fait une occlusion, une embolie pulmonaire puis une embolie rétinienne. Il s’agissait les conséquences d’une chimiothérapie qui était sensée éviter où ralentir les récidives… « J’ai eu peur car j’ai commencé à perdre la vue. » La chimiothérapie a également provoqué des complications osseuses. Elle a réduit ses ostéoblastes, constructifs des os. « J’ai eu six côtes fracturées. A cause de cette ménopause chirurgicale, je suis tombée en ostéoporose précoce avec un squelette en très mauvais état, celui  d’une personne de 80 ans. Ce sont les dommages collatéraux. On nous soigne d’un côté pour nous détruire un peu de l’autre. »

Un saut en mère célibataire


Laurence est célibataire et vit avec son fils qui avait 17 ans à l’époque. « Nous sommes très fusionnels mais ce n’est pas facile avec un grand ado à la maison qui est en colère après la maladie, qui en veut au monde entier et s’en prend à vous. » il est tout de même très présent et attentif pour sa mère tout en se protégeant. Laurence avait les cheveux très longs et a décidé de les couper par étape. « Au moment de les raser, j’ai pensé que cela serait bien partager ce moment avec lui, de le faire participer. » Il y a peu, il est revenu sur ce moment. « Il m’a dit qu’en fait cela l’avait blessé de voir sa maman sans cheveux, qui se dégradait. » 3 ans après le diagnostic, en stade 4B, Laurence est toujours suivie de près, d’autant que des nodules et des ganglions ne sont pas loin.

Une Fabuleuse sur MRCG


Laurence découvre Patients en Réseau rapidement dans son parcours de maladie grâce à son oncologue. « J’ai vite accroché. J’y ai trouvé un grand soutien avec de belles rencontres même virtuelles. Ces échanges font beaucoup de bien quand le moral est dans les chaussettes. Nous nous réconfortons mutuellement, nous nous apportons des conseils. » Chacune d’entre nous passe par cette maladie, on se comprend, nous nous apportons beaucoup.

Fidèle de MRCG, Laurence est conviée en 2020 à une conférence sur le cancer des ovaires à l’Institut du Cancer de Montpellier. « J’ai rencontré Laure en physique et elle m’a présenté une représentante de l’association Imagyn. Elles m’ont parlé de l’idée des Fabuleuses et j’ai dit pourquoi pas ». Il est important pour Laurence de faire connaître cette maladie. « On parle beaucoup du cancer du sein, peu des ovaires. Moi-même, avant d’être concernée directement, je n’en avais quasiment pas entendu parler. »
Nous sommes samedi 18, à une semaine du Jour J, à l’heure des dernières répétitions. « Le trac monte. Tout à l’heure, ma voix est partie mais cela va aller car nous sommes une super équipe soudée. »

 

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