Les cancers du col de l’utérus sont principalement provoqués par des virus de la famille des papillomavirus humains (HPV) qui se transmettent par voie sexuelle. Afin de réduire l’impact de ce cancer et peut-être un jour l’éradiquer, une combinaison du dépistage organisé pour les femmes de 25 à 65 ans et de la vaccination contre les HPV pour tous les jeunes est proposée.
Dans environ 90 % des cas, l’infection à HPV disparaît spontanément dans les 2 ans. Elle peut aussi provoquer des lésions au niveau du col de l’utérus qui peuvent évoluer à terme vers un cancer. Chaque année en France, le cancer du col de l’utérus touche près de 3 000 femmes et cause environ 1 100 décès.
Pour les femmes jusque 29 ans
Depuis 2018, le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est recommandé à toutes les femmes de 25 à 65 ans, ayant ou ayant eu des rapports sexuels, et après la ménopause. Il s’adresse également aux femmes qui sont vaccinées contre les HPV. Le test doit être réalisé tous les 3 ans entre 25 et 30 ans. Il permet de détecter 32 000 lésions précancéreuses ou cancéreuses par an. Un prélèvement au niveau du col de l’utérus -un frottis- est analyser pour détecter au plus tôt des cellules anormales du col de l’utérus (examen cytologique) ou la présence du virus (test HPV) :
- En cas de lésions précancéreuses : elles sont à surveiller ou à traiter pour prévenir l’apparition d’un cancer ;
- En cas de mise en évidence un cancer : il peut ainsi être traité à un stade le plus précoce possible.
Nouvelles modalités à partir de 30 ans
En 2019, la Haute Autorité de Santé a déterminé de nouvelles modalités de dépistage qui varient désormais selon l’âge des femmes. Pas de changement pour les femmes entre 25 et 29 ans. Les modalités évoluent pour les femmes de 30 ans à 65 ans, en actualisant ses recommandations de 2010. Elle recommande que le test HPV-HR, plus efficace pour ces femmes, remplace l’examen cytologique. Le test HPV-HR, pour HPV à Haut Risque, est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Un nouveau test est refait tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif.
L’examen cytologique s’intéresse à la morphologie des cellules et donc aux anomalies causées par le HPV. Le test HPV-HR cherche lui la présence d’ADN du virus HPV à haut risque chez les femmes. En effet, comme dans la grande majorité des cas, les infections aux HPV ont disparu après 30 ans, on estime que la détection de HPV après cet âge est un facteur de risque significatif.
Retrouvez ici la plaquette du dépistage de l’INCa.
Vaccination
La prévention de ces cancers passe également par une vaccination contre les HPV recommandée et prise en charge pour toutes les jeunes (filles et garçons) de 11 à 14 ans avec un rattrapage vaccinal possible jusqu’à 19 ans. Cette stratégie efficace dans plusieurs pays nous permet d’espérer voir l’éradication des cancers du col de l’utérus mais aussi une réduction des cancers ORL, de l’anus, du pénis ainsi que de nombreuses lésions bénignes comme les condylomes.
Le 1er juillet 2020, notre association a proposée une webconférence « Papillomavirus : mieux comprendre la prévention et le dépistage » avec trois médecins de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris : le Pr Catherine Uzan, chef du service de chirurgie et cancérologie gynécologique et mammaire, le Dr Jean-Luc Mergui, gynécologue-obstétricien et le Dr Geoffroy Canlorbe, gynécologue-obstétricien ainsi que le témoignage d’une jeune patiente :
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