Chaque année, en France, près de 60 000 femmes sont diagnostiquées d’un cancer du sein et la majorité d’entre elles vont pouvoir guérir de cette épreuve. L’enjeu des tests génomiques est de s’assurer de la nécessité d’une chimiothérapie dans la zone un peu grise où les médecins ont un doute sur sa nécessité et son utilité. Patients en réseau et sa communauté Mon réseau Cancer du sein, a lancé une enquête auprès de femmes touchées par un cancer du sein pour connaître leur niveau d’information sur l’enjeu des tests génomiques dans les parcours de soins.
Pour définir le plan de traitements le plus adapté pour un cancer du sein, l’équipe médicale se réunit en RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire) après que la biopsie a été analysée par l’équipe d’anatomopathologie. Pour la majorité des patientes, ces critères permettent d’établir si, en plus de la chirurgie, d’autres traitements (hormonothérapie, radiothérapie, chimiothérapie) sont nécessaires ou pas. Laure Guéroult-Accolas, fondatrice de Patients en réseau, est revenue, en décembre dernier, sur l’importance rendre ces tests accessibles à tous les patients dans une interview sur Acteurs de Santé, première chaine TV digitale des acteurs de la santé.
En effet, plus de 5000 femmes par an pourraient éviter une chimiothérapie inutile, une information particulièrement importante en cette période de pandémie.
Évaluer la nécessité d’une chimiothérapie
Plusieurs critères permettent de classer une tumeur, caractériser ses spécificités et évaluer les facteurs de risque de récidive (âge, taille de la tumeur, présence de cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiques axillaires, type histologique, grade, présence de signes inflammatoires locaux, statut des récepteurs hormonaux, statut du HER2…) Dans la majorité des cas, il est ainsi possible d’établir, si en plus de la chirurgie, d’autres traitements sont nécessaires. Pour environ 20 % des patientes, l’intérêt de faire une chimiothérapie pour diminuer leurs risques de récidive est discutable. En janvier 2021, la Société Française de Cancérologie a mis en ligne une vidéo explicative sur ce sujet.
Tester pour orienter et décider ensemble
Depuis 2016, pour orienter leur choix, les oncologues peuvent prescrire aux patientes atteintes d’un cancer hormonodépendant de grade intermédiaire, sans envahissement ganglionnaire et dont la taille tumorale est comprise entre 1 et 5 cm, un des quatre tests utilisés en France : MammaPrint, Oncotype DX, Pam50-Prosigna TM ou Endopredict. Ces tests sont toujours en cours d’évaluation par nos institutions nationales. Ils analysent la génétique des cellules tumorales, en recherchant un certain nombre de gènes de l’ADN tumoral. L’interprétation des résultats permet à l’oncologue de présenter un score de risque et décider, avec la patiente, du meilleur traitement à mettre en place, avec ou sans chimio. Ces tests permettent donc de préciser la balance bénéfice/risque et ainsi éviter la chimiothérapie pour 40 % des patientes testées et leur épargnant ainsi ses effets secondaires et leur impact sur la vie personnelle, professionnelle et sociale.
Avec l’épidémie de la Covid19 et de nouvelles études, l’intérêt des signatures génomiques a été largement mis en avant. Nous espérons que leur accès sera pérennisé par un nouveau financement en 2021. Retrouvez les explications du Pr Pascal Pujol et du Dr Suzette Delaloge sur le Magazine de la santé du 4 février 2021.
Une enquête pour évaluer les connaissances des tests génomiques
Du 2 au 16 janvier 2021, Patients en réseau a lancé une enquête auprès de 625 patientes touchées par un cancer du sein : « Cancer du sein et chimiothérapie : quelle connaissance des tests génomiques ? » Elle met en évidence un manque certain d’information : 46 % des répondantes ont souhaité lire un rappel des principales étapes du parcours pour un cancer du sein avant de répondre. Elles ont très peu de connaissance sur les tests, souvent confondus avec les tests génétiques (81 % des répondantes) et 64 % n’avaient pas connaissance de ces tests avant de répondre.
En revanche, celles qui ont bénéficié d’un test génomique -12 % des répondantes- estiment avoir reçu une information claire et rassurante. L’enquête souligne le besoin de plus d’informations dédiées : 84 % souhaitent être renseignées sur les tests génomiques et 76 % privilégient la proposition de brochures. Lien vers les résultats de l’enquête.

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