Maryline, 52 ans, a un cancer des ovaires depuis 4 ans
J’en suis actuellement à ma deuxième récidive et j’ai repris la chimio depuis peu. C’est fatigant au quotidien ; ce qui ne m’empêche pas de bouger, de faire quelques exercices et de marcher avec mon chien plusieurs fois par jour.
Les professionnels ne donnent pas trop de conseils à part éviter de rester trop longtemps allongée. Pourtant, j’ai fait beaucoup de séances d’APA en ligne avec différentes associations comme RoseUp et certains Espaces de Rencontres et d’Information. Elles se déroulent deux fois par semaine et sont destinées aux femmes atteintes de cancer, par groupe de 7-8 en moyenne. Plusieurs niveaux sont proposés et l’équipe s’adapte aux contraintes de chacun. Cela peut être du cardio, ou des étirements uniquement. Par exemple, nous avons beaucoup fait de séances d’une heure de gym sur chaise. On ne peut pas imaginer tout ce qu’on peut faire comme exercices. J’en avais entendu parler par Mon Réseau Cancer Gynéco qui relaie ces initiatives. C’est pratique de faire du sport tranquillement à la maison, sans se déplacer, sans masque.
Actuellement, je suis trop fatiguée pour continuer les challenges Kiplin ou les séances d’APA mais je continue à marcher notamment sur le conseil de mon kiné qui me dit d’écouter mon corps. J’essaie de faire 10 000 pas par jour comme conseillé. Il m’a montré quelques exercices à faire à la maison et m’a conseillé d’y aller doucement par rapport aux cicatrices et aux douleurs musculaires. Faire du sport me fait un bien fou. Cela me rend heureuse. C’est l’hormone du bonheur !
Sylvie, 61 ans, atteinte d’un cancer du sein depuis fin 2016
Je n’étais absolument pas fatiguée. Je venais de marcher plus de 1000 kilomètres sur le chemin de Compostelle quand j’ai découvert une boule, et cela s’est enchaîné. On a diagnostiqué un cancer sans métastase, ni ganglion atteint. J’ai très mal vécu les trois premières séances de chimio. J’étais vraiment à plat pendant trois jours mais le quatrième, je me forçais à mettre mes chaussures de randonnée. Au début, je marchais un petit peu, mais j’avais l’impression que cela m’aidait à survivre. Les trois jours après la chimio, j’avais l’impression d’être en train de mourir et le fait de reprendre la marche mettait cela à distance. 0n ne m’a jamais proposé d’APA mais on ne me l’a jamais interdit, peut-être parce que les médecins ont compris que j’étais sportive.
Très vite, je suis allée en radiothérapie en short avec mes bâtons de marche et mes chaussures de randonnée. J’avais besoin d’évacuer le stress, l’angoisse, la fatigue. J’ai tout le temps marché. La dernière injection d’immunothérapie a même été décalée pour que je puisse repartir faire un chemin entre Le Puy et Moissac. C’était une force pour moi. J’avais besoin de prouver aussi que j’étais capable de faire comme avant, de porter mon sac, de faire des étapes parfois de 30 kilomètres.
En 2020, j’ai fait une hémorragie cérébrale qui a touché le cortex, et paralysé le côté droit. J’ai été hospitalisée et suis toujours en rééducation. J’ai encore un trouble du releveur du pied. Au début, j’avais une cheville rigide et puis je marchais avec un bâton. Mais cela ne m’empêche pas de marcher en général au moins dix kilomètres par jour. Je m’en suis sorti plutôt bien.
Aujourd’hui, je suis en rémission même si à ma dernière mammographie a montré des calcifications. J’ai un contrôle en septembre. J’ai toujours nagé, enfin dès que les cheveux ont commencé à repousser. Le bonnet obligatoire m’a bien arrangée. Je nageais une fois par semaine. Depuis cet été, je nage tous les jours, une heure minimum. En amont des examens de septembre, cela me prouve que je suis en bonne forme. Le sport me déstresse, me fait penser à autre chose, me vide, me calme, m’apaise.
Jusque l’année dernière, j’ai participé aux challenges Kiplin en équipe. Je suis assez compétitrice donc j’y allait à fond. Mais, j’avais l’impression de forcer celles qui étaient moins en forme et j’ai préféré me laisser plus de temps pour la nage. En tout cas, c’est vraiment formidable ce type de propositions sur Mon Réseau Cancer du Sein !
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